‘Trouver le courage de panser et de soigner ses blessures, rebondir après une rupture… Un chemin difficile, semé d’embûches, à suivre avec précautions pour réussir une reconstruction efficace.

===> Etape 1 : accepter la réalité

Selon Jean Garneau, psychologue, il est primordial de renoncer fermement à la relation « défunte » et d’éviter le réflexe de refus de la réalité. Ces réactions dites « d’évitement » ont la fâcheuse conséquence de perpétuer le deuil.

===> Etape 2 : vivre pleinement sa peine et la laisser s’exprimer

S’octroyer le droit de pleurer, exprimer librement sa douleur permet en sorte de « purger » sa peine. Un chagrin retenu aura pour conséquence d’entraîner des difficultés quand le moment sera venu de s’ouvrir à une autre personne et de commencer une autre relation.

===> Etape 3 : dénouer son attachement

Prendre le temps de détricoter les liens d’attachement, dans la mesure du possible sans haine et sans reproches, pour les transformer ensuite en souvenirs.

===> Etape 4 : se donner le temps de la convalescence

La peine occasionnée par la perte de l’être cher se mélange souvent avec la colère d’avoir été abandonné. Au fils des jours ou des semaines, la douleur s’estompera pour laisser place à un sentiment de nostalgie, bien plus supportable. Il faut accepter cependant que le temps nécessaire soit proportionnel à l’intensité des expériences vécues avec celui ou celle qui est parti…

===> Etape 5 : se rendre disponible à d’autres relations

Si les besoins en amour restent accrochés à la personne disparue, ils ne pourront pas être satisfaits par les nouvelles rencontres : on se rend alors indisponible au bonheur. Il faut prendre conscience qu’on peut trouver réconfort et tendresse autour de soi. Se rendre disponible est une phase essentielle de la reconstruction. C’est elle qui permettra de transformer le deuil en une étape de croissance sur la route de l’existence.

Faut-il consulter ?

Oui, si on reste bloqué en cours de route sur le chemin de deuil

Oui, si le deuil devient interminable, signe que la relation était quasiment vitale pour nous. Sa fin nous a plongé dans une crise dont les ramifications dépassent largement celles d’une simple histoire d’amour et touchent à l’ensemble de l’équilibre psychique.

Oui, si la relation perdue servait à éviter de faire face à des réalités fondamentales, de se regarder soi-même. Il s’agit alors de surmonter une crise existentielle, ce qui est difficile à faire sans l’aide d’un professionnel.

5 réactions à éviter :

Pratiquer le culte du « disparu ». Se consacrer plus au moins entièrement à la mémoire de la personne disparue, c’est éviter de relever le défi de se construire une nouvelle vie. Un asservissement volontaire qui puise l’essentiel de sa force dans le déni de solitude.

Continuer la relation au-delà de la fin. Créer dans l’imaginaire l’illusion que la relation continue en pratiquant une interprétation excessive des événements et même des non-événements. Attribuer, par exemple, une signification encourageante à toutes les actions observables de l’autre, ses silences, ses absences, etc.

Le fantasme sert à maintenir l’illusion d’une relation.

Maintenir les liens par les problèmes. Dans le cas d’une séparation qui impose des contacts avec l’autre après la rupture (enfants ou milieu de travail commun), cette réaction implique l’espoir de reconquérir l’ancien partenaire, mais aussi de garder un certain pouvoir sur lui. Le résultat : maintenir une relation dans laquelle la frustration et le ressentiment sont les principales émotions vécues par l’un et par l’autre.

Limiter notre bonheur à une personne en particulier. Faire l’amalgame entre la personne absente et notre besoin d’amour rend ces deux éléments indissociables (Stéphane = amour ou Pauline = amour) et implique que notre besoin ne pourra plus jamais être satisfait, puisque Stéphane ou Pauline est parti !

Utiliser la technique du rejet. Rejeter ou critiquer celui qui est parti équivaut à nier cette ancienne relation dans sa totalité, même ce qu’il y avait de beau et de satisfaisant en elle. Dénigrer les qualités de l’autre, c’est aussi renier les besoins qui étaient satisfaits dans la relation. Il est alors plus difficile de s’investir avec quelqu’un d’autre pour le satisfaire à nouveau

Plonger immédiatement dans une autre relation, bonne ou mauvaise piste ?\

Bonne, si la relation était peu importante. Si l’on arrive facilement à trouver un autre moyen d’obtenir les mêmes satisfactions que celles que nous apportait la relation perdue. Le renoncement, le travail de deuil n’est plus nécessaire.

Mauvaise, si la relation était durable. Parce qu’on aura perdu avec cette rupture plus qu’un moyen de satisfaction : un ensemble d’habitudes de vie et un équilibre, tout un vécu commun accumulé. Dans ce cas, « passer à autre chose » trop rapidement n’est pas toujours une méthode efficace pour sortir d’un deuil.

===> Comment guérir après une rupture

Voilà, c’est fait, vous êtes seul(e). Après des mois de tension, de disputes, de mots blessants, de silences trop lourds, vous avez fermé la porte derrière lui(elle) ou bien il(elle) s’est éclipsé pendant votre absence. Un nouvel épisode de votre vie commence. Pour certains(es), il débute avec un soupir de soulagement, pour d’autres, avec les larmes. Mais dans tous les cas, vous devrez faire face à l’avenir. Un avenir dont vous ne savez que penser, habituée que vous êtes de réfléchir à deux, pour deux. Qu’allez-vous faire de votre célibat retrouvé et, surtout, par quelles étapes allez-vous passer avant d’être totalement guéri(e) de lui(elle)?

===> Le désordre des sentiments

«J’ai cru que je ne sortirais jamais de ma peine d’amour, s’exclame Isabelle. Je crois bien qu’à moi seule j’ai cumulé toutes les gaffes à ne pas faire quand on vient de se séparer. Il m’est même arrivé de proposer à mon ex-mari toutes sortes de compromis pour reprendre la vie en commun, alors qu’il vivait depuis un an avec une autre femme !» Après une rupture, on vit un incroyable désordre des sentiments. C’est valable pour les deux partenaires, mais c’est pire pour la personne qui a été abandonnée ou qui n’a pas pris la décision de la séparation. On passe par une multitude de comportements et d’agissements qui, tous, ont pour objet final de nous permettre de nous détacher de l’autre, de digérer notre peine et, doucement, de prendre le chemin de la guérison. Une peine d’amour ne se règle pas en deux mois. On parle plutôt d’un minimum de un à trois ans. Cela peut paraître long, mais c’est la condition pour retrouver son équilibre. «Au début, poursuit Isabelle, je m’étourdissais. Je sortais avec mes copines célibataires, on se couchait tard, on passait des fins de semaine à faire la fête. Après des mois de tourmente, ça me faisait du bien. Ensuite, j’ai connu une longue période de solitude. Je ne voulais voir que ma meilleure amie et ma famille!»

===> Quand l’ex est encore dans les parages

Quand on vit un chagrin d’amour, la mélancolie n’est jamais bien loin. Ainsi, les anniversaires (le nôtre, le(a) sien(ne), celui de notre rencontre ou encore les soupers d’amis ou de famille nous donnent le vague à l’âme. Et que dire de ces retours solitaires à la maison, de ces repas en tête-à-tête avec soi-même ou avec la télévision? Il arrive que ce soit si insupportable que l’on finisse par poser des gestes étranges. «Un soir, je n’en pouvais plus, je voulais le revoir. Alors, je suis allée dans les endroits que nous fréquentions ensemble, j’ai demandé de ses nouvelles à ses amis. Ils m’ont dit qu’il venait à l’occasion, mais qu’il n’était plus seul. Ça m’a donné un coup!» Dans le complexe domaine des sentiments amoureux, il est difficile de dire ce qui est bon ou non pour l’un ou pour l’autre. Certains ex-conjoints vont se fréquenter et avoir, à l’occasion, des relations sexuelles. Quand on est vulnérable, le risque est grand de faire une dure rechute après s’être illusionné quelque temps. Par contre, pour d’autres, ces ultimes heures en commun viendront confirmer le bien-fondé de la séparation.

===> Bien guérir pour mieux repartir

Qu’on le veuille ou non, on ne peut éviter les émotions. Il faut se permettre d’avoir de la peine, de ressentir de la colère; ça fait partie du processus de deuil. Les thérapeutes recommandent de verbaliser le plus possible la situation. Tant pis si on a l’impression de radoter et d’ennuyer ses amis. C’est bien plus grave de nier ses émotions et de dire que tout va bien quand ce n’est pas vrai! Ça ronge le coeur. Pour s’en sortir, certaines personnes vont choisir de rencontrer un psychologue ou de tenir un journal. Tous les moyens sont bons. Il y a ceux qui coupent définitivement les ponts, déménagent, changent de ville et de numéro de téléphone. Mais vous êtes peut-être de ceux qui détestent les grands changements, si tel est le cas, essayez de poursuivre le même genre d’existence. Vous vous sentirez moins perdu(e) si vous avez le même travail, les mêmes loisirs ou le même lieu de vie. Donnez-vous le droit de faire des erreurs et, si possible, prenez des décisions à court terme.

Parfois, il faut composer avec la gentille pitié de la famille et des amis qui, attristés de votre sort, se mêlent de vouloir vous présenter un(e) charmant(e) célibataire. C’est sympa, mais si cela vous agace, dites-leur que vous n’êtes pas si pressé(e). La peur de la solitude peut conduire une personne à nouer prématurément une nouvelle relation amoureuse; ne tombez pas dans ce piège! Pensez à vous, dorlotez-vous, accordez-vous le temps qu’il faut pour guérir et, un jour, vous serez prête pour un nouvel amour.

A consulter :\

www.redpsy.com\

conseils, rendez-vous, bonnes adresses… ce site réalisé par des psychologues est une aide précieuse pour celles et ceux qui rencontrent des difficultés dans leur vie privée comme dans leur vie professionnelle.