J’ai des cahiers où j’écris regulièrement.

Des tas de petits carnets aux pages recouvertes de mon écriture illisible. Et ça depuis le collège.

Ca fait maintenant un sacrée petite pile.

Mes chahiers de notes

On peut y voir l’évolution de ma façon de penser, ma dyslexie aller et venir, mon écriture devenir de moins en moins polissée.

Mais celui que je préfère est le cahier bleu.

C’est l’un des cahiers commencés au collège et qui a survécu bon gré mal gré jusqu’à la fac. C’est aussi celui où l’écriture est la plus soignée, et la plus dense.

C’est celui où je couche des textes qui ne sont pas toujours les miens mais qui m’ont fait très grande impression. En quelque sorte des trucs qui transcendent les frontières de mon petit esprit et qui me font toucher du doigt qqch de plus grand, de plus profond, qui laisse entrevoir un Autre qu’on ne rencontre vraiment que dans les rêves ou les discours de Maitres. Dit comme ça c’est rudement pompeux non?

Mais à lire « il y a des hommes océans » d’Hugo on comprendra peut être ce que je veux dire.

Le cahier bleu

A coté de ces cahiers il y a aussi une pochette remplie à déborder de feuilles d’humeur, quand les sentiments et émotions étaient trop forts pour les exprimer ou les garder en soi sans les vomir dans les larmes et le sang.

Des choses que j’ai parfois fait lire plus tard à ceux qu’elles concernaient mais où je saignais des trucs que je n’arrivais pas à nommer ou enchaîner.

Et même à les relire, c’en est souvent à me rendre malade.

Désormais, avec le blog, je n’ai plus trop de cahiers, à peine deux qui se baladent dans mon sac à main et dans un tiroir de bureau. J’ai fait l’erreur sur la première version de ce blog de coucher des textes de ce genre aux yeux de certains. Maintenant je n’y ai plus recours et retrouve le support papier plus facilement.

Car, quelque part, je me suis rapproprié moi même, et je n’ai plus recours au regard des autres.

Mais la plume et le cahier sont toujours d’excellents interlocuteurs pour soi même. Parfois bien plus qu’un jeu de tarot.