Ces temps-ci on commence a voir apparaître pas mal de littérature sur le voyage chamanique et la quête de l’animal totem.

A ce sujet, je suis toujours étonnée de la vision très étriquée que les gens ont de ce phénomène. Comme si chacun possédait un et un seul totem qui servirait de guide jusqu’à la fin de sa vie.

Mais l’homme n’est pas aussi simple de définition que pourrait l’être un animal et la symbolique qu’on lui attribue.

Pour ce que j’en ai vu jusqu’ici, si certaines personnes ont un guide majeur qui les aide à se repérer dans l’autre monde ou à faire des choix dans celui-ci, le guide en question est toujours fourni avec une pléiade d’assistants qui le remplaceront parfois.

J’ai été amené plusieurs fois à faire des voyages au tambour et même si celui-ci dort tranquillement dans un placard, il n’en reste pas moins que chaque animal peut se révéler être votre guide. Que ce soit sur ce voyage, dans cette période ou dans des épisodes cycliques.

Le plus dur souvent est de l’identifier comme étant l’un des guides et de ne pas projeter le rôle de mentor sur un animal plus noble que vous préfèreriez avoir pour tuteur. Car évidemment, on essaye toujours de trouver un loup, un jaguar ou un aigle pour ne pas se retrouver avec un insecte ou un rongeur, ce qui est souvent difficile à accepter.

Mais parfois, en s’ouvrant à ces guides qui manquent de glamour, on apprend aussi à reconnaitre des aspects jusqu’alors consciencieusement ignorés ou à envisager des idées trop discrètes pour les avoir remarquées.
J’ai le souvenir d’un ami qui a rencontré une blatte géante. Là maintenant, ça fait rire, mais quand vos voisins ont vu un vautour et un buffle, avouez que la blatte, ce n’est pas top. Et pourtant c’était un très bon guide, qui lui a permis de voir l’envers d’une situation et des solutions pragmatiques qu’il n’avait jamais envisagées.
Personnellement, je me rappelle aussi de la rencontre avec un béluga. Et à cette époque il était fort celui qui pouvait me donner la signification symbolique d’un béluga -_-‘.

Dans le bestiaire une mante religieuse, un mulot et criquet ont aussi pu laisser perplexe et surtout créer un rejet alors que leurs interventions se sont révélées plutôt payantes.

Bref, aussi difficile que ce soit quand on «longe» il faut toujours laisser le guide s’approcher et ne pas s’approcher d’une silhouette qui nous ferait envie et qui, au mieux nous repoussera, au pire nous utilisera et nous fera tourner en bourrique.
Aussi chitineux et glauque que peut être un guide, il faut savoir l’accepter et se laisser guider. Du moment où l’on sent que c’est lui, il faut y aller.

Edit : je tiens juste à modérer la dernière phrase en précisant que certains (c’est souvent le cas des animaux canins ou des singes) essaient de se faire passer pour des guides. Il faut donc aussi vérifier que c’est bien un guide «assermenté» :p