Qui n’est pas hyperactif, overbooké ou n’habite pas une grande ville ne pourra pas comprendre le propos ci-dessous. Désolée mais c’est comme ça : le début de ces vacances est rudement dur pour moi car je suis complètement déboussolée et ça me porte sur les nerfs.

Personnellement après m’être remise du trajet en avion, de la chaleur et de la fatigue, voici que je ne sais plus ce que je fais et quand le faire…

Les vacances chez nous c’est souvent la « course touristique » ou plutôt l’itinéraire touristique. Du coup ça pose la situation telle que quand on se pose quelque part c’est pour se reposer, et dès qu’on en a assez on redécolle.

Or là… entre les heures de sieste, la chaleur et les impératifs de voiture pour les déplacements… c’est pas facile de décoller. On est bien inscrit à des activités sur place (piscine à volonté l’après midi, atelier cuisine locale, sortie en mer de prévue, etc) mais on se retrouve désœuvrés une grosse partie de la journée. Ou plutôt… ce sont de longues heures affalés sous la chaleur, à lire ou dormir sans autre but que de passer le temps.

Choupi me dit qu’on appelle ça des vacances.

Oui mais voila, moi je suis perdue… J’ai l’impression de ne rien faire alors que le but de l’opération semble justement de ne rien faire.

Les guides de Djibouti expliquent que celui qui ne sait pas apprécier la vie pour le temps qui passe ne se fera pas à Djibouti. Et bien je suis un excellent exemple : je ne sais pas quoi faire… et je ne sais plus que faire.

Pour moi, il me semble que vivre à l’africaine revient à ne jamais être pressé et laisser le temps faire. Or c’est viscéralement contre ma nature. J’ai bien appris à être patiente, mais laisser filer le temps comme ça, sans un objectif horaire en vue, ça me perturbe au plus haut point ; j’en ai le cerveau qui tourne dans tous les sens à la recherche d’un truc sur lequel se fixer.

Heureusement les 4 kilos de livres et revues que j’ai emmenés servent ici à quelque chose. Mais 15 jours à ne rien faire, cela va finir par me tuer. Et le pire c’est qu’avec les contraintes militaires de mon père, on ne peut guère prévoir quand il sera disponible (et la voiture avec lui). Or sans voiture, ici, peu de salut.

Bref, je dois apprendre à ne rien faire… Inutile de vous dire qu’à mon retour je vais courir avec délectation à la recherche d’un emploi ! Et pour l’instant j’essaye d’apprendre à « laisser couler ». Ça vient doucement, mais en attendant j’ai déjà fini 3 de mes livres et 7 de mes revues, et j’envisage de faire des fiches de lecture… 🙁