Hier c’était le premier entretien. Oh, pas le tout premier entretien d’embauche, mais le premier qui compte pour la période de chômage où je suis actuellement.

J’étais tellement sûre d’avoir le poste que je n’ai rien préparé, je ne me rappelais même plus cette angoisse des questions où tu ignores ce que cherche à savoir l’interlocuteur.

C’était un entretien pour une librairie spécialisée en bien être et spiritualité (mon domaine de prédilection avec la jeunesse et les beaux arts). J’ai apprécié la librairie et eu un bon feeling sur le gérant et sa compagne. Du coup j’ai été parfaitement franche et sans chichi. J’ai renoué par là même avec l’impression de dire n’importe quoi, de ne pas savoir où on va et de faire des bourdes alors qu’on cherche à en réparer d’autres.

C’est intéressant mais dans ce genre de situation j’ai l’impression de découper ma personnalité en une candidate et sa conscience. J’analyse en direct tout ce que je dis ou fait. D’ailleurs, je semble alors très douée pour noter tout mes lapsus (ou noter ce qui pourrait passer pour des lapsus), fautes de syntaxe et « expressions légères ».

Du coup, au final, je suis toujours aberrée à la fin de l’entretien, j’ai du mal à savoir où on est passé.

Même si l’avis de l’interlocuteur était plutôt positif, j’ignore le résultat. Je suis dans le cas assez rare maintenant d’un recruteur qui ne cherche pas une personne pour un poste, mais un personne capable d’intégrer son équipe en conservant son âme. Et pour la peine cette fois ci je n’ai pas l’impression que c’est « dans la poche », alors que le job me correspondait parfaitement.

J’essaye de me rappeler mes précédents entretiens, mais cela remonte à trop loin. Deux ans depuis la dernière recherche…

En plus, là où avant je n’avais qu’un CV assez simple et où la tchatche suffisait pour me vendre, me voilà à un âge où je dois justifier de mon expérience et de mon CV. J’ai nettement eu l’impression de changer de classe.


Allons bon…


Allez, on reprend une inspiration et on accepte les faits : j’ai été parfaitement honnête à mon entretien, ce dont je suis plutôt contente. Si je n’ai pas ce poste je n’en souffrirai pas comme une atteinte à mon égo puisque je sais que ce n’est pas à cause de moi ou de mes qualifications, mais parce que je ne correspond pas à « l’âme » de l’équipe.

J’ignore pour l’heure le résultat mais me revoilà en selle.