[Ndlr: le titre de ce billet aurait pu être: « Help me: i’m a geekette! » mais le demon de Dalida est entré en moi]

On me demande aujourd’hui de témoigner honnêtement de ma plus grande addiction. Je ne me rappelais pourtant pas m’être inscrite dans un groupe de parole. Mais soit, dans une démarche de transparence envers mon lectorat et mes comparses, il est peut être l’heure de parler et de témoigner ainsi devant vous tous de ce qui me prend tant de temps et d’énergie.
Car oui, maintenant que j’y pense, je suis persuadée de ne pas être la seule dans mon cas ; il est sûrement urgent de parler du mal qui ronge de plus en plus de jeunes femmes innocentes et naïves.

Jusqu’avant d’y succomber, ma plus grande addiction était la nourriture. Syndrome classique chez les femmes et souvent plus décelable chez les hommes. Mais ma récente introspection m’a forcé à m’avouer que, en sus de cette soif de pâtisseries, cocktails et plats du terroir je suis victime d’un mal plus profond et plus vicieux.

Car oui lecteur, je l’avoue : je suis complètement accroc aux blogs et au monde du web qui les entoure. Je suis une blog addict! C’est un soir en me couchant que la cruelle vérité s’est brutalement imposée à moi. Non, il n’est pas normal de me réveiller d’un demi sommeil en réfléchissant au code html que je dois mettre pour réparer un widget.

Cet indice a fait déborder le vase de mes soupçons, faisant naître un torrent impétueux de certitudes dans lesquelles j’aurais bien pu me noyer; Pourtant j’aurais dû deviner plus tôt, jugez vous même.

D’abord il y a eu ce besoin compulsif de prendre mon café du matin devant le pc allumé. D’abord… Ensuite il y a eut ce « 427 » affiché dans mon agrégateur de flux témoignant d’un nombre assez élevé de blogs suivis. Et puis il y a eu mon agenda, qui m’annonçait de plus en plus de soirées de blogueurs. Mon carnet à idées de plus en plus lourd dans mon sac (oui, mes idées on du poids, ne soyez pas jaloux) qui m’a laissé penser à une soudaine hausse de productivité pour l’écriture. La réflexion du « tiens ça s’est blogable » n’avais pas manqué de m’effrayer à l’occasion. Et quand mon meilleur ami me répéta pour la troisième fois « je sais tu l’as déjà dis dans ton blog » je me suis dit qu’il y avait vraiment un truc.

Mais dernièrement, c’est le porte monnaie qui a commencé à tirer lui aussi la sonnette d’alarme. A l’arrivée du Nabaztag j’ai été surprise du nombre d’alertes que celui relayait. Partie pour plusieurs jours en rase campagne j’avais utilisé mon téléphone portable (à touches numériques quand même) pour vérifier mes mails et répondre aux commentaires des blogs par le wap. La facture de téléphone qui suivit ne manqua pas de « piquant ».

Lors de mon dernier séjour chez les grands parents j’ai même réussi à gagner la grande ville et un cyber café sous prétexte d’un mail du boulot juste pour aller prendre ma dose de flux RSS. Trente bornes, 1 heure de cyber café et 5 euros de parking pour aller répondre plus facilement aux mails et faire ma tournée des blogs… En regagnant le village perdu où je passais la semaine j’ai commencé à me dire que malgré mon éloignement de la civilisation numérique je trouvais encore moyen de succomber à mon addiction.
Plus démonstratif, lors de notre séjour en Afrique, c’est tous les jours aussi que nous supportions le réchauffement de la chambre à cause d’un vieux pc pour faire une note de blog et témoigner de ce pays étrange et exotique. Au point que certains lecteurs se demandaient si on était vraiment perdus en pleine Afrique !

Chez les mecs on a coutume de dire « Un geek débranché est un geek mort ». Une geekette c’est pareil mais avec du flux RSS à la place des lignes de code. Sans mes contacts quotidiens avec mon blog ou la blogosphère, le manque se fait sentir, et mon maigre salaire ne me permet pas l’achat d’un outil palliant au problème d’absence de modem.

Pour les addictions, la morale voudrait que je tente une désintoxication. La morale n’a qu’à aller se faire cuire un oeuf en Grèce, laissez moi mes flux !
Alors si toi aussi tu as besoin de ta dose de web : témoigne ! Si toi aussi tu baves devant la vitrine des blackberry et mini pc connectables partout : rejoins moi !

Mais si tu possèdes un i-phone, une clef usb internet, un accès web par satellite ou un implant cérébral avec wifi alors écarte toi ou je risque de me jeter sur toi pour prendre ce qui me manque !

On oublie de le dire : l’abus d’internet est dangereux pour la santé, mais son manque est tout aussi terrible !

 

Ps: on me signale dans les coulisses que ce genre d’addiction peut être, non point soignée, mais plutôt guérie par l’obtention d’un blackberry (je note pour noël). Si vous êtes vous aussi malade d’une autre addiction, on vous propose de remplacer votre névrose par une addiction  au blackberry en tentant d’en gagner ici. Bonne chance