Poeme de Labmich

Glace

J’ai laissé fondre ma glace
Forte de mes plaies béantes
J’ai laissé les autres m’approcher
Voir et toucher
Ressentir la joie sauvage
Que cause la douleur d’autrui
Connaître le bonheur de l’impunité

J’ai laissé fondre ma glace
Je patauge dans une mare informe
Qui s’est mise à bouillonner
La douleur qui jaillit
En un geyser démonté
Éclabousse tout,
Surtout le beau

J’ai laissé fondre ma glace
Comme un serpent se débarrasse
De ses écailles
Et dans l’entre temps,
De ce qui n’est plus et ce qui viendra
Je m’allonge et prend de l’espace
Comme un serpent
Entre le vieux et le neuf
J’ai mal à ma peau