Les passionnantes aventure d’Angie se trouvent sur ses chroniques.

 

Je n’ai définitivement pas le sens de l’orientation: C’est un fait.

Y a pas à tortiller des fesses, ce don on l’a ou l’on pas. C’est inné, on naît avec ou dans mon cas, sans.

De plus, même si j’ai la mémoire des visages, pour tout le reste, je n’ai pas vraiment une mémoire visuelle, ce qui fait que certains bâtiments ou rues pourront me paraître familiers mais je ne saurai pas retrouver mon chemin plus facilement. Du moins, pas au début. Il me faut un certain temps d’adaptation pour me familiariser avec l’endroit pour ensuite pouvoir prétendre connaitre le coin.

Je me souviens, j’étais à Florence en voyage d’étude. On avait une après midi de libre, j’en ai profité pour m’éclipser et semer mes camarades, je voulais acheter un cadeau d’anniversaire à ma maman. En passant sur le Ponte Vecchio, j’avais repéré un bijou, je me suis dit qu’il lui plairait. Je me suis donc retrouvée sur ce fameux pont. Puis après avoir acheté le fameux bijou, je suis descendue du pont pour me promener le long des allées d’un côté du pont, mal m’en a pris, impossible de retrouver mon chemin, c’est à dire le Ponte Vecchio lui même, car des ponts il y en a, surtout du côté de cette fameuse rue. Et même si le Ponte Vecchio est différent des autres ponts, avec la panique qui venait de m’envahir, j’ai incapable de les distinguer.

Car la panique m’a envahie. A l’époque, j’avais l’âge ingrat de 14 ans, je ne parlais pas la langue, maintenant non plus d’ailleurs et j’étais mortifiée à l’idée de demander mon chemin. Alors qu’il aurait suffit que je montre plan que j’avais dans la main pour qu’on me sorte de là. Je n’ai rien trouvé d’autre à faire que d’entrer dans la plus proche cabine téléphonique et d’appeler mes parents restés à la maison, en Suisse, pour m’aider à me retrouver. J’étais en larmes.

Depuis, j’ai cessé de paniquer et surtout d’appeler mes parents à la rescousse… Mais j’ai aussi cessé de voyager seule. Ou si vraiment je suis obligée de le faire, maintenant j’ose demander mon chemin.

Je me demande parfois comment font les gens qui habitent Paris ou Londres et qui empruntent le métro pour s’y retrouver ou mieux, ceux qui visitent ces villes, comment arrivent-ils à ne pas se perdre ? C’est tellement mal indiqué. Et quand bien même ce serait bien indiqué, avec toutes ces informations, lignes existantes, noms, comment s’y retrouver ?


A Ouagadougou, j’ai beau y être depuis un an, même si je reconnais certains endroits ou bâtiments familiers ou rues que je fréquente parce que j’y vis ou travaille, dans 80 % des cas, je serais incapable de revenir sur mes pas. Déjà, les plaquettes des rues n’existent pas ou tout du moins pas encore dans tous les quartiers, c’est entrain de changer, ensuite, ici on ne dit pas « 3ème rue à gauche, mais 3ème six (6) mètres sur la gauche (je me suis amusée à calculer, ça fait vraiment 6 mètres). De plus, à part le centre ville et certains quartiers où il y a des bâtiments facilement repérables, d’autres quartiers n’en possèdent pas et les maisons sont typiquement locales, c’est à dire carrées, avec des volets/toits en tôle peints en bleu ou vert. Et quand le coin est commerçant, autant vous dire que moi je suis totalement perdue.

Et vous, vous êtes plutôt avec ce don ou plutôt sans ?