Bon, mettons nous en situation : rien à faire aujourd’hui au bureau, le temps dehors n’a pas assez d’interêt pour perdre son regard derrière la fenêtre, le plafond n’a pas changé d’aspect depuis les deux dernières heures de contemplation ; il est donc temps de geeker sur internet. J’ouvre un favori, je clique sur un lien, qui m’emmène sur un autre lien, d’où je sélectionne encore un lien, etc…

Au bout de deux heure le collègue vient demander si on veut déjeuner et là : PADAM! Ca fait 2 heures qu’on surfe sans s’en être rendu compte et sans savoir comment on est arrivé sur le site de l’amicale du château cathare de Garde-Boeuf les Sauvignon.

Et voilà : vous avez pratiqué le wilfing : l’art de se perdre sur internet en y surfant sans but précis.

Le mot fait actuellement fureur dans la littérature de geek. Si j’ai tout compris Wilf est la réduction de « What I Was Looking For » , et comme on parle en anglais parce qu’on est des gens modernes et « in » on rajoute un « ing » pour signifier qu’on est en train de faire l’action.

Ca c’était pour la sémantique. Mais le point de vue historique?

Parce que la question qui me titillait c’est surtout : qui n’a rien à foutre au point de donner un nom à cette pratique inhérante à tout utilisateur de modem? Et bien c’est eux qui ont étudié le comportement de 2412 internautes (pourquoi 2412 je l’ignore) britanniques.

Etude surement très chère qui a constaté que quand on cherche une information sur un site, on se retrouve quasi-irrémédiablement attiré par toute autre chose. Cet axiome conduit ainsi au fait que les britanniques de l’étude passent 2 jours de chaque mois à Wilfer.

Ceci ne sera donc pas pour rassurer le patronnat. :-/ D’ailleurs le contact de l’AFP à ce sujet : Jason Lloyd, (responsable du site moneysupermaket.com) explique que l’étude était motivée par le fait que :  » Internet a été conçu pour que les gens accèdent rapidement et facilement à l’information dont ils ont besoin. Notre étude montre que même s’ils se connectent dans ce but, ils ont désormais tellement de choix et de distractions en ligne qu’ils sont nombreux à oublier ce pour quoi ils se sont connectés, et ils passent ensuite des heures à wilfer. « 

Bref… mauvais temps pour le Wilfing chez les employeurs britanniques qui ont alors accès au net.

Mais bon cela ne nous regarde pas puisque le wilfing semble être surtout un comportement masculin et que de toutes façons 30 % du temps passé sur le net est du temps dépensé inutilement (dixit la même étude)