Et voila! Ce soir signe ma dernière journée de boulot.

Je n’imaginais pas en être aussi contente, fini la bonne humeur obligatoire, fini la zen attitude comme guide de survie, et surtout : fini de la patience et de l’écoute obligatoire des clients quels qu’ils soient!

Je pense que c’est vraiment cette obligation commerciale de devoir être à l’écoute des gens qui me fait toujours hésiter à me lancer dans ma propre affaire.

Parce qu’on est humain, même si on doit rester urbain et commercial. Or, y a des matins sans, y a des coups de pompe en milieu de journée, et y a des têtes qui reviennent pas. Et cette dictature de l’idée d’un « client roi », ça me met en boule!

J’ai eu la chance d’avoir un patron compréhensif qui permettait de passer le relais dans les situations critiques. Mais quand tu es à ton compte, et quand tu lances ton affaire seule, tu te dois d’encaisser. Or voila, je ne pense pas pouvoir le faire à moyen terme.

Un collègue me parle souvent du proverbe gitan « entre chez moi, fait comme chez toi, mais n’oublie pas que tu es chez moi« . Or, le client du XXIème siècle, consumériste, individualiste, et dans la plus part des cas « sans manières », oublie toute politesse et tout contexte réel, au profit du « j’achète, je suis le roi« .

Donc c’est avec un grand ouf de soulagement que je termine ma journée aujourd’hui, tout en sachant que je n’aurai qu’une hâte en mai : retrouver un boulot en contact avec le public! Parce que derrière les gougnafiers qui me gâchent parfois le métiers, le contact avec les gens reste l’une des choses qui me font adorer mon boulot de libraire, malgré le coté « commercial pour vivre. »