L’autre jour je parlais d’email et de la nécessité de mettre les formes si on veut être compris juste et sans émotivité trop polluante. Cette abréviation ASAP (as soon as possible) est la première d’un tas d’abréviations et autres quiproquos prétextes à insultes voilées ou marques de supériorité hiérarchique mal vécues.
C’est pour moi une excellente amorce pour vous causer de la communication non violente.
Pour préciser de suite : non je ne suis pas une fervente pratiquante de la communication non violente ; je suis trop passionée et tête en l’air pour arriver à la mettre en pratique tout le temps, et je ne parle même pas de mon manque de patience 😀
Donc la communication non violente c’est quoi ?
C’est l’art du bien dire les choses en ayant bien réfléchi. L’idée de cette forme de communication vient de Marshall Rosemberg auteur du livre « les mots sont des fenêtres ». On part du principe que tout élément de communication est prétexte à l’incompréhension de l’autre, de soi, et du partage d’un « dire ». En bref on pèse le potentiel agressif de la communication et on le dissèque pour voir ce qui est source de problème. A partir de ce constat on met en place une méthodologie de communication afin d’éviter l’entrée en scène du moindre problème.
Cela donne au final une méthode en quatre actes qui permettent de peser ce que l’autre dit, ce qu’on en pense, ce qu’on veut dire et comment le faire entendre à l’autre sans faire violence à chacun des partis ou négliger le propos.
Dans les fait cela oblige à savoir s’écouter, écouter l’autre et prendre le temps de réfléchir. Dans la vie de tous les jours c’est loin d’être d’une application facile. Mais en se permettant de pratiquer cette forme de communication régulièrement, à petites doses, on finit par polluer sa manière de faire habituelle et des bulles de non violence s’invitent lors des conflits (oui je sais c’est poétique ce que je dis).
La méthode :
C’est pas compliqué : il y a quatre actes. Le tout est de bien les observer et le reste vient souvent de lui-même. Autre clef de la démarche : l’honnêteté envers soi et ses sentiments.
- Faire un état objectif des faits :
On m’a dit quelque chose, je constate quelque chose : le tout est de regarder honnêtement les faits. Ainsi quand « Machin m’a dit que » je répète mot pour mot la phrase pour en constater chacun des éléments. Si j’ai du mal à me rappeler, je demande de répéter. Et il n’est pas toujours facile de garder un regard objectif… Surtout quand on doit se répéter une critique qu’on vient de faire sur nous.
- S Ȏcouter penser/ressentir :
Une fois qu’on a écouté objectivement les faits, il est temps d’écouter ce que l’on en pense. Le plus simple est de s’exprimer ce qu’on ressent. C’est le passage du « je me sens vexé d’entendre cette critique que je trouve injuste » ou « je suis content qu’il ait remarqué ce fait, mais je n’apprécie pas l’avis qu’il en a ».
- Expliquer ses besoins :
Quand on reconnait son sentiment, il vient naturellement une petite voix de la conscience qui reconnait ce qui est plus ou moins juste et surtout ce qui est plus ou moins faisable. Il s’agit alors de dire objectivement quel besoin on éprouve vis à vis des faits et des ressentiments qu’on en éprouve. C’est à dire que « j’aurais aimé que tu approuves mon choix » « j’aimerais qu’on respecte ce que je demande« ,
- Choisir les mots :
Une fois qu’on a pour ainsi dire « checké » les faits : ce qui se passe, ce que je ressens, ce que je veux, il va falloir synthétiser et formuler cela à l’autre pour que la communication soit totale et « parfaite » si je puis dire. L’une des clefs est de ne jamais employer de négation. Les ne, n’ et non braquent invariablement les gens. Dans les fait ça nous donne souvent une prise de parole artificielle voir scénarisée :
Tu as vu que je n’avais pas fini ce dossier et tu m’a exprimé ta désapprobation en me citant d’autre jours où je n’ai pas rendu mon travail à l’heure. J’ai eu le sentiment d’être pris en faute car effectivement je n’ai pas trouvé le temps de finir ce travail et j’ai aussi été vexé que tu me reproches d’autres évènement comme si j’étais un mauvais élément. J’ai eu du retard sur un précédent dossier et je n’ai pas eu le temps de finir celui ci, il m’aurait fallu plus de temps ou de l’aide pour résoudre les problèmes du précédent. J’entends bien ton problème quant au retard que l’on prend et je vais faire un effort pour te montrer que je t’écoute. Je vais donc classer le dossier que tu me demandes et reprendrai l’autre après en espérant aussi que ça m’éclaire quant au problème sur lequel je bute. Si tu veux m’aider j’accepterai aussi ton implication face à notre problème commun et je t’en remercierai. »
Un discours pareil avec quelqu’un qui ne s’essaye pas à la communication non violente est ridicule et carrément impossible à tenir avec quelqu’un qui ne veut pas écouter. Mais, si vous essayez de ne faire que les premières étapes, vous découvrirez que vous trouverez mieux les mots avec quelqu’un de problèmatique. Et si vous avez la chance de tomber sur quelqu’un qui vous écoute, alors là c’est banco en règle générale. Si la méthode est artificielle, elle a pour vertu de dénouer la plupart des conflits.
Cela me rappelle un cours de communication donné en TRE (technique de recherche d’emploi par un commercial, dont je te laisse découvrir le contenu ci-dessous.
10 conseils pour bien communiquer
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1 – Être positif ou motivé.
2 – Aller vers les autres.
3 – Savoir s’effacer pour laisser l’autre se révéler.
4 – Montrer un intérêt sincère pour l’autre.
5 – Ne pas juger.
6 – Une empathie mesurée, c’est à dire être réceptif aux paroles et attitudes.
7 – Avoir de la considération pour autrui.
8 – Être conscient de sa représentation sociale, c’est à dire exister par le regard, la parole et l’utilisation de ses connaissances.
9 – Être vrai.
10 – Développer son courage, son assurance et son charisme
Choses à ne pas faire :
– pratiquer l’inférence, c’est à dire recréer, imaginer ce que va dire l’autre,
– les procès d’intentions, véhiculer des préjugés,
– juger l’autre selon une échelle de valeurs issue de notre propre morale,
– pratiquer l’auto-censure, c’est à dire s’interdire de dire ou faire quelque chose par crainte, défiance de soi-même… etc.
La citation :
« Entre ce que je pense, ce que je veux dire, ce que je crois dire, ce que je dis, ce que vous voulez entendre, ce que vous entendez, ce que vous croyez comprendre, ce que vous voulez comprendre et ce que vous comprenez, il y a au moins neuf possibilités de ne pas s’entendre. »
Bernard Werber
ça me rappelle aussi les ouvrages de Jacques Salomé… « Heureux qui communique », « Vivre sur la planète taire » et la méthode E.S.P.E.R.E.
http://www.j-salome.com/
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