[Première Partie de l’article]

Ce que j’en pense ?

Je vais pas vous recopier bêtement les questions qu’on a posé et les réponses qu’on a eu : Anne l’a admirablement fait ici. Je vais plutôt vous donner mon avis personnel sur tout ça…

Déjà je ne suis pas une grande fan de l’Institut Pasteur et sa propension à tout vacciner, leur partenariat ne m’a donc pas fait vibrer de ferveur même si je reconnais l’intérêt d’un rapprochement des secteurs santé et agro-alimentaire.

Quand on nous a présenté avec inspiration la validité de leurs études (randomisé en double aveugle) ça ne m’a pas non plus chamboulée puisque c’est un processus standard à toute étude sérieuse. Et les chiffres qu’ils ont obtenu ne m’ont pas paru particulièrement criants de vérité.

Il y a un effet, oui, mais pas dans une propension qui rend l’actimel nécessaire à une bonne santé. C’est un intelligent superflu alimentaire, ou un petit luxe sanitaire tout au plus. D’après les chiffres et les informations qu’ils nous ont donnés, je ne trouve un véritable intérêt au produit que pour les personnes ayant des problème de flore intestinale et de défense immunitaire : les personnes âgées sous traitement médicaux (surtout les antibiotiques) ou lors de crise de diarrhées, adulte ou enfant.

Alors évidemment, avec les améliorations qu’ils ont observé entre les populations avec et sans actimel, ils ont construit un discours expliquant que si ça ne change pas la vie de ceux qui l’utilisent (les personnes âgées attrapent aussi la grippe et les étudiants stressés perdent des actifs défenseurs) ça permet toutefois des petits plus (les personnes âgées avec actimel ont connu un jour de grippe de moins que les autres et les étudiants stressés avaient moins de perte de leur défense immunitaire) qui prouvent l’intérêt du produit. Et c’est pas faux… En utilisant le produit en prévention on peut réduire les problèmes qu’on aurait pu rencontrer. Mais cette notion du « qu’on aurait pu rencontrer » est évidement au cœur du débat « actimel », comment voulez vous prévoir les fragilité et le stress de l’organisme ?

Jean-Michel Antoine (expert en bénéfices santé et créateur du pôle nutrition de Danone) argue ainsi que l’intérêt d’une prise quotidienne se trouve justifié. Sans faire de mal le produit ne peut que faire du bien. Personnellement ça me rappelle les cure de vitamine ou de compléments alimentaires que s’infligent les étudiants avant leur exams etc. Mais pourquoi pas après tout ?

Je me posais aussi la question de l’impact du produit sur les enfants en bas age, ceux qui constituent leur « banque de virus » et créent leurs défenses immunitaires. A ce sujet Danone annonce que le produit n’est pas destiné au moins de 3 ans. Par contre, si des études sur l’incidence des mamans allaitantes  consommatrices d’actimel ont été menées, les chiffres n’ont pas été publiés et je ne peux que relayer les propos de JM. Antoine qui, constatant une hausse de 20% d’anticorps chez les bébés concernés,  estime personnellement que la prise d’actimel pendant l’allaitement est un usage intéressant.

Et l’essai avec tout ça ?

C’est étrange de constater à la relecture que je semble très sceptique vis à vis du produit, car la journée sur place m’a plutôt convaincue. Je pense toujours que l’intérêt maximum d’actimel ne concerne que certaines populations, mais je conçoit parfaitement que d’autres exigent d’avoir leur « dose ».

J’ai voulu constater les effets sur moi même et depuis près de 15 jours j’en prend chaque matin, malgré l’intolérance au lactose puisqu’il s’agit d’un produit « fermenté ». Je ne dis pas que l’estomac accepte facilement l’actimel comme seule prise alimentaire du matin, mais je n’en suis pas malade comme je le suis avec des produits laitiers non fermentés.

Je n’ai eu aucun problème vis à vis du gout ou du format. La bouteille en plastique étant recyclable, j’ai aussi fait taire mes principales contestations consuméristes.

Par contre j’ai eu un petit manque de produit durant deux jours la semaine dernière. Puisque d’un point de vue physiologique on nous a expliqué que le ferment exclusif se trouve dans les selles  2 jours après la première prise et 5 jours après la dernière, je me suis dit qu’il n’y aurait pas d’impact sur la cure. Et pourtant, que ce soit lié ou non à l’arrêt d’actimel, j’ai été malade au possible sans avoir absorbé de lactose. Soit j’en ai mangé sans l’avoir vu, soit j’ai été victime d’une gastro éclair, soit mes intestins n’ont pas apprécié d’être boostés puis laissés à leur propre compte…

Car il y a quand même un effet secondaire que je pense avoir constaté : une réaction moindre à la lactase que je prend oralement. Pour combler mon déficit je prend un cachet de lactase 10 minutes avant d’avoir à manger du lactose et cela suffit.  Mais depuis l’actimel, cela ne fonctionne plus aussi bien. Pourtant, quand j’ai posé la question au centre de recherche, on m’a fait valoir que chez l’intolérant les ferments du yaourt annihilaient l’effet de la lactase sur l’organisme, tandis que le L-casei encourageait la création de la bactérie responsable de la fabrication de la lactase… En cas de problème d’approvisionnement en lactase « artificielle »‘ la prise d’actimel semblait donc intéressante… Mais diverses mésaventures me laissent songeuses quant à ce sujet. J’ai donc décidé de continuer à tester l’actimel pour clarifier tout cela.

J’espère ne pas avoir été trop barbante avec la longeur de ce billet. Vos remarques et questions sont évidement les bienvenues en commentaire. (Toutefois je modère toujours les propos insultants etc)