Résumons la situation voulez vous… nous sommes le 20 mars 2008, je suis assise dans le TGV EST n?2419 à destination de Strasbourg. Je suis en sueur, essoufflée, sur les nerfs et la bouche remplie de macarons qui collent au dents.

Comment se fait-ce me diriez vous ? Et bien, j’essaie de mettre mes souvenirs en ordre pour vous expliquer, mais j’avoue que c’est un peu en fouillis. Laissez moi boire une gorgée d’eau pour me calmer…

Voilà.

Donc ce matin, huit heures, je me réveille heureuse de me sentir en forme. France Inter me signale que Chantal Sébire, atteinte d’une maladie orpheline et qui demandait à mourir, a été retrouvée morte hier soir. J’apprends aussi qu’un club de cinquième division a battu un club de ligue 1 au foot. Voilà de quoi bien commencer une journée…

En plus mon sac de voyage est prêt, ainsi que ma tenue, mon sac à main, et même mes billets de train. Il ne me reste plus qu’à lancer la cafetière, regarder mes mails et déjeuner tranquillement avec mon chéri.

J’ai le coeur à sourire, d’ailleurs aujourd’hui c’est le jour « du macaron solidaire ».

Je vous avais déjà fait une note à ce propos, les pâtissiers du club font spécialement ce jour un macarons dédié dont la vente rapporte un euro à l’association d’aide des malades atteints de maladies orphelines.

La veille j’ai donc checké les participants pour voir qui serait ouvert assez tôt. Mon train étant en partance pour 10h24 tandis que la plupart des pâtissiers ouvraient à dix heure, c’était galère.

Finalement j’ai trouvé quand même Laurent Duchêne. Ouvert dès 7h30, c’était parfait.

Donc à 9 heures, Chéri et moi partons prendre le métro. Chacun dans son sens, on se fait une bise et c’est parti.

J’arrive à Nation deux minutes après, je monte dans le métro 6. 9h16 je suis à Glacière, c’est parfait. Je cours chez le pâtissier à l’aide de mon plan de Paris. Coup de chance : je tombe sur Laurent Duchêne en personne, avec qui je cause quelque temps. J’ai le droit à la dégustation de la recette de la journée. Fraise, menthe et framboise, j’avoue que je ne suis pas fan mais ça se laisse bien manger.

 

ARGH! Putain de disjoncteur à la con !!! Les gros mots c’est mal, mais vous allez comprendre après !

 

Donc j’achète un gros macaron individuel à 2€80, dont un euro revient à la fédération des maladies orphelines. Sachant que c’est au même jour que le décès de mme Sébire, je trouves la coïncidence bien tombée ; ça encourage au don, même si, personnellement, à ce prix là je n’achèterais pas un macaron en temps ordinaire.

Et puis tiens, puisque j’ai fait le déplacement, autant en profiter pour prendre une boite des macarons maison pour gouter. A un euro pièce ça reste correct et au moins mon avis sera fait.

Je paye, je dis au revoir, je félicite pour la campagne et roulez jeunesse : direction le métro pour la gare.

Là je poirote un peu parce que la première rame à passer est bondée. Dix minutes après je monte dans ma rame quand -stupeur- je réalise que je vais à gare de Lyon alors que j’aurais du aller à gare de l’Est. Une horrible sensation froide me descend le long du dos…

Il me reste 27 minutes pour faire Glacière à Gare de l’Est.

Je saute de la rame pour aller attraper le métro dans l’autre sens, je descends à Denfert-Rochereau pour prendre le RER B et traverser le plus vite possible Paris. Notons qu’à ce moment il est 10h03 et que mon train est à 10h24.

Je suis déjà dans un état de nervosité avancé. Il faut que je me calme, je ne trouve rien de mieux pour me détendre que de baffrer le gros macaron. Des amis peuvent témoigner : le macaron c’est mon lexomil à moi.

Seulement je suis plutôt déçue : il est bien plus écœurant que la version mignardise. L’arôme de menthe est trop fort, la crème trop épaisse et j’ignore à quoi est le macaron proprement dit.

Arrivée gare du Nord : 10h13. Je me précipite en direction de métro 4. J’aperçois le 5 juste à coté, je vole par dessus les marches pour atteindre le quai et je me jette dans la rame : il est 10h14. J’ignore comment je vais aussi vite mais dans le métro je trépigne comme jamais.

On arrive à la station gare de l’Est, je jaillis du wagon et me précipite vers la gare, qu’importe ce qui se trouve sur mon chemin. Je ne me rappelle pas avoir couru depuis plusieurs années, ma gorge et mes poumons hurlent leur indignation face à pareil traitement. Et pourtant je ne fume plus…

Enfin, hourra, j’arrive sur le quai quand retentit l’annonce du départ. Avec accord du contrôleur je saute dans une rame qui n’est pas la mienne et là, je m’effondres.

Je réalise que mon épaule est brulante du poids porté et que mes poumons se tranforment en tuyauterie chauffée à blanc.

Mais qu’importe, je suis dans mon train, à l’heure. Même pas loupé.

 

 

Bon… pour abréger le récit, faut savoir que l’heure qui a suivi j’ai réalisé que je n’aime pas du tout les macarons de Laurent Duchene. Les parfums ne sont pas à mon goût, la crème est écœurante et, en plus, certains macarons sont desséchés tandis que d’autres collent aux dents. Heureusement, le citron et la nougatine s’en sortent bien. Mais personnellement je préfère les chose plus légères…

Et pour améliorer le tout, le réseau Wifi du TGV ne fonctionnait pas et la prise à laquelle je suis obligée de me brancher (la batterie du portable ne fonctionne pas en autonome) disjoncte toutes les sept minutes. D’où le fait que j’ai fini cette note à la main avant de la taper le soir, à maison.

Bref, ce fut intense et plutôt nerveux… j’ai bien cru que j’allais tuer une personne ou une autre (pauvre serveur du wagon bar, j’ai du lui faire peur quand il m’a annoncé le prix de la bouteille d’eau -pour me rincer les dents-)

Mais au moins j’en ai tiré une belle histoire… celle que j’appelle « là où ma gourmandise a failli me perdre ». (En plus, la déception des macarons m’a appris que la gourmandise pressée ne paye jamais, mieux vaut être sure d’avoir le temps pour apprécier et ne pas regretter).