Lorsqu’on parle de campagnes d’intérêt public, on pense surtout aux campagnes de prévention santé, d’écologie ou de sécurité routière.
Et en France, ces campagnes ne brillent pas beaucoup par leur originalité ou par leur vocation à « faire du buzz ».
Il faut dire que les administrations ou associations qui achètent ses campagnes n’ont pas des moyens illimités ; ils ciblent ainsi la rentabilité et la sécurité de la campagne. C’est une logique qui se défend, mais qui a tendance à couter cher sur le long terme ; car il faut « payer » pour que le message soit régulièrement mis en avant et reste ancrés dans la mémoire des gens (pensez à « capitaine de soirée« ).
Toutefois, même si la France est très active sur les messages d’intérêt public, il y a certaines thématiques qui ne sont quasiment jamais mis en avant alors qu’elles pourraient être facilement mises en avant.
Et en cela, je pense au gaspillage alimentaire.
Aujourd’hui, vous avez tous (ou presque) été touchés par les campagnes de réduction des déchets ou le recyclage des objets électro-ménager. Les campagnes de « Mr Papillon » et d » ‘écosystème » ayant été particulièrement efficace.
Pourtant, si l’on parle facilement de réduction/recyclage des déchets… on ne parle jamais du gaspillage.
Et c’est néanmoins le nerf de la guerre !
Car avant de recycler et réduire, il est peut-être temps de se poser la question des achats superflus !
Et c’est en cela que j’ai trouvé la nouvelle campagne de la région ile de France particulièrement intéressante.
On y parle avec des mots simples de l’achat superflus de l’alimentation, de l’impact sur les déchets, mais aussi de « l’indolence » de ceux qui prennent sans réfléchir.
C’est assez antinomique vis à vis du culte de la consommation actuel, mais la campagne à l’avantage d’être « belle » (en plus d’être légitime).
Bon à savoir :
De la cantine à la cuisine d’un appartement en passant par la salle de restaurant et les rayons des supermarchés, le gaspillage alimentaire s’invite à toutes les tables. Ici, ce sont les portions qui sont mal adaptées, là ce sont des plats qui peinent à séduire le client, parfois ce sont les pauses déjeuner, trop brèves, qui ne permettent pas de terminer un repas, souvent ce sont des doutes sur la conservation possible d’un aliment, ou encore des manipulations excessives de certains fruits ou légumes qui font qu’ils seront délaissés par les acheteurs… Bref, on a tous de très bonnes raisons de jeter… Et les résultats donnent le vertige : à l’échelle de la planète, la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) évalue à un tiers la nourriture gaspillée chaque année. À l’échelle européenne, les tonnes de nourritures ainsi détruites permettraient de nourrir 200 millions de personnes. Car comment ne pas faire le rapprochement entre deux phénomènes : tandis que les poubelles débordent avec les restes de table et les produits pas suffisamment présentables pour rester dans le circuit, le nombre de repas servis par les Restos du cœur explose : +27% entre 2007 et 2012.
Vous trouverez l’ensemble des informations, ainsi qu’un article complet sur l’opération, sur le site du Comité Régional.